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Pourquoi l’impact des sanctions contre le pétrole russe s’affaiblit de jour en jour

Les sanctions occidentales contre le pétrole russe sont-elles efficaces ? La question est cruciale, alors que les revenus tirés des hydrocarbures couvrent, selon les estimations, entre 30 % et 50 % du budget de l’Etat russe et financent en grande partie sa guerre contre l’Ukraine. Elle l’est d’autant plus que les sanctions sont contournées et doivent être sans cesse revues.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, l’Union européenne (UE) a adopté 14 trains de sanctions, allant de la confiscation d’avoirs financiers d’oligarques à l’interdiction d’exportation de produits dits « à double usage » pouvant être utilisés dans la fabrication d’armes. L’UE interdit aussi l’importation de pétrole brut et de produits pétroliers transportés par voie maritime en provenance de Russie, aucune entreprise européenne ne devant, par ailleurs, assurer ou fournir des prestations aux navires transportant du pétrole russe acheté au-dessus de 60 dollars (55,56 euros) le baril, et 45 dollars s’il s’agit de produits pétroliers tels que le fioul et le naphta.
« L’objectif de long terme est bien évidemment que la guerre s’arrête et que l’Ukraine soit en mesure de signer un accord de paix qui lui convienne. Mais, à moyen terme, nous voulons, avec les sanctions, que la guerre coûte le plus cher possible au régime de [Vladimir] Poutine », fait-on savoir à Bercy, où l’on vante l’efficacité de l’embargo en soulignant que la contribution du secteur de l’énergie au budget russe a baissé de 25 % entre 2020 et 2023.
Cependant, l’impact des sanctions diminue de jour en jour. Le différentiel entre le cours du brut russe, autrement dit le prix du pétrole acheté dans les ports russes, et le cours du brent, ce brut de la mer du Nord qui fait office de référence à l’échelle mondiale, ne cesse de se réduire. L’écart est passé de 30 %, au moment de la mise en place des sanctions, à 6 % aujourd’hui. Les Russes refusent désormais de vendre leur pétrole avec de fortes remises. Le cours de l’oural, qui sert de référence aux exportations russes, n’est, pour sa part, quasiment jamais descendu au-dessous des 60 dollars le baril. Ce qui suggère que les sanctions imposées par le G7, incluant, outre l’UE, l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ne sont plus respectées.
Si certaines mesures produisent des effets sur le long terme, comme l’interdiction d’exportation de pièces détachées qui gêne la maintenance d’équipements militaires, c’est tout le contraire pour le pétrole. Selon la Kyiv School of Economics, les pertes de revenus liées aux sanctions sur l’or noir « ont considérablement diminué » ces derniers mois, passant de 8,6 milliards à 1,9 milliard de dollars entre le début de 2023 et la mi-2024.
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